lundi 26 octobre 2009

Niagara Falls International Marathon


Mon inscription au Niagara Falls International Marathon s'est faite dans le plus grand secret. D'une part, je ne voulais pas ébruiter mon intention de courir un marathon puisque j'étais parfaitement conscient des lacunes de mon entraînement et je ne souhaitais pas qu'on me le rappelle périodiquement jusqu'à la tenue de l'événement. D'autre part, je voulais profiter de l'événement pour inviter ma douce à un week-end en amoureux à Niagara Falls. Niagara Falls? Pour un week-end en amoureux, me direz-vous. Sans entrer dans les détails, disons que je réparais ainsi une erreur du passé.


La veille du marathon, après un passage rapide à l'Expo-marathon, nous avons arpenté la ville à la découverte des beautés de Niagara Falls mais aussi de son côté laid et kitch. Le gros Frankenstein tenant un Whopper au-dessus du restaurant Burger King et invitant les passants d'une voix sinistre à visiter sa maison de la terreur m'a profondément découragé. Heureusement, toute cette pollution visuelle et sonore semble contenue, et la promenade le long de la rivière et près des chutes résiste encore à ces manifestations de mauvais goût. Samedi soir, les pâtes étaient au menu comme le veut la tradition, et nous avons bien mangé chez Mamma Mia's (original comme nom pour un resto italien...).

Dimanche, je me suis réveillé assez tôt et, malgré une nervosité certaine, ma préparation s'est bien déroulée. Vers 7 h 05, je suis monté dans le bel autobus jaune, destination Buffalo, USA. Durant tout le voyage, je me suis enfermé dans ma bulle. Aucune envie de parler anglais.

À Buffalo, le départ avait lieu dans le stationnement d'un musée, la Albright-Knox Art Gallery. Pour se tenir au chaud, on avait accès aux différentes salles d'exposition. Sur les murs, un Andy Warhol, un Magritte, un Dali, un Miró, un Modigliani, sans oublier Monnet, Manet, Tissot, etc. Très impressionnant.

Vers 9 h 45, les coureurs étaient invités à s'approcher de la ligne de départ. Pas trop loin de moi, j'ai repéré le lapin de 4:00. Sur sa petite pancarte, on pouvait lire « run 10 k : walk 1 k ». J'ai décidé d'essayer de me joindre à son groupe. À 10 h, les 786 coureurs et coureuses se sont élancés dans les rues de Buffalo. Contrairement à ce que j'avais évalué (soit un rythme d'environ 5:40 min/km), mon lapin gambadait plus vite que prévu. À ma montre, le rythme variait entre 5:05 et 5:25 au km. Trop rapide pour moi. Un coureur derrière moi s'étonnait de la vitesse à laquelle courait le lapin de 4:00. Un autre lui a expliqué qu'il devait manifestement courir plus vite pour compenser pour les périodes de marche. Je me suis mis à douter. 5:05 min/km, c'est mon rythme sur 21,1 km, pas pour le marathon. Avant d'arrivée à la première station de ravitaillement, notre lapin a procédé à un sondage éclair. Plutôt que de courir 10 km + marcher 1 km, il nous proposait de marcher à chaque station, soit à 2 mi, 4 mi, 6 mi, puis à tous les mi. Bon, pourquoi pas. Mais je me suis rapidement rendu compte que cette stratégie ne me conviendrait pas. Au premier poste de ravitaillement, je venais à peine de prendre ma première gorgée d'eau quand j'ai vu mon lapin se remettre en route. J'ai donc plus ou moins suivi ce groupe jusqu'à la traversée du Peace Bridge. De retour en sol canadien, l'écart s'est lentement creusé, et j'ai décidé de suivre mon propre rythme, en me fiant davantage à mes sensations qu'à mon chrono. Mais j'avais déjà brûlé inutilement trop d'énergie.

Je n'ai que peu de souvenirs du trajet entre le 10e et le 21e km. Le paysage était beau, mais peu changeant. Un peu avant le site du départ du demi-marathon, j'ai commencé en sentir une douleur à la cheville gauche. Nouveau doute dans ma tête. Je me suis efforcé de chasser ces pensées négatives, de me rappeler que mon seul objectif en prenant le départ était de me rendre à la ligne d'arrivée en ayant eu du plaisir, de façon générale. J'ai eu une pensée pour une blogueuse dont le combat est beaucoup important que le mien, et j'ai continué, tout simplement.

Avec 10 mi à faire, je savais que j'y arriverais. Restait à savoir en combien de temps. Ma cheville m'agaçait toujours. Depuis le départ du demi-marathon, j'ai adopté une stratégie qui a eu des effets bénéfiques : à chaque poste de ravitaillement, j'arrêtais de courir au début de la ligne de bénévoles. Petit verre d'eau. Vers la fin de la ligne, petit verre de gatorade. Passé le poste, je marchais encore un peu, petit arrêt pour me masser la cheville et nouveau départ. Destination : le prochain poste de ravitaillement. Tranquillement, mais sûrement j'ai fait le décompte des postes. Un peu comme un enfant qui compte le nombre de jours avant Noël.

À chaque poste, je rechargeais un peu mes piles. Les bénévoles étaient extraordinaires, très enthousiastes et encourageants. Avant même d'arriver au poste suivant, j'entendais déjà leurs cris d'encouragement. Vraiment, vraiment super. Je les ai si souvent remerciés tout le long du parcours. Ils ont joué un rôle très important dans l'atteinte de mon objectif.
Avec moins de 3 km à faire, j'ai vu ma Douce. Un peu inquiète dans un premier temps, elle s'est vite rendu compte que j'allais bien.

J'ai marché avec elle quelques minutes, puis je me suis remis à courir avec un seul objectif en tête : aller chercher ma médaille. J'ai finalement franchi la ligne d'arrivée en 4:34:19.8, fatigué, mais satisfait, le sourire aux lèvres et le poing brandi en signe de victoire. Et j'ai reçu ma médaille, ma première médaille de marathon. J'ai travaillé très fort pour l'avoir, celle-là.

Et, il y en aura d'autres.

4 commentaires:

Véronique a dit…

Ahh c'était le fun lire ton récap, je l'ai fait l'année passée et moi aussi le paysage peu changeant je l'ai trouvé pas facile! Et ughhh je n'aime pas non plus les lapins de running room qui alterne course et marche, ça ne me va pas du tout! Perso,si je marche, c'est foutu!

FÉLICITATIONS!!!!!!
C'est cool que tu penses déjà aux autres!

La Tortue têtue a dit…

Beau récap: ça me donne le goût de recommencer la course. Je réussis le spinning mais courir, pas sûre. Mon énergie est si différente.

Mon objectif: un demi vers la fin 2010. On pourra s'en reparler.

Anonyme a dit…

Félicitation Éric pour ta réussite.

J'ai également le 25 octobre participé au marathon de Niagara. Mon premier aussi et j'ai adoré mon expérience. Te lire m'a permis de me remémorer mon propre marathon. Encore une fois bravo !!!!

Unknown a dit…

Félicitation en retard mon cher Éric.

J'ai bien aimé lire ton récit. Bravo encore une fois.