S'il est vrai qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, alors à moi la gloire et les honneurs! Je peux fièrement dire que je me suis bien battu dans les rues de LaSalle. Bien sûr, je me suis battu contre le froid et le vent qui soufflait sur certaines portions exposées du parcours. Mais ma plus grande bataille, je l'ai livrée contre moi-même. J'ai combattu le doute, et j'ai remporté une petite victoire. Je savais que je ne m'étais pas suffisamment entraîné en février et mars. Le ski alpin en famille, c'est vraiment agréable, mais ce n'est pas une bonne préparation pour la saison de course à pied. Malgré tout, je me suis mis dans la tête de m'accrocher au groupe de 4:45 min/km. Objectif ambitieux, mais réaliste me semblait-il. Le groupe s'est rapidement désintégré. Nos jeunes gazelles ont rapidement accéléré, et nous nous sommes retrouvés à seulement trois : Maxime, notre lapin qui a gentiment trotté les 10 km; Stéphane « The Machine » qui a fait une super course; et moi, très convaincant dans mon rôle de maillon faible. Au 5e km, nous étions dans les temps, voguant difficilement dans mon cas vers un meilleur temps sur la distance. Toujours une emjambée derrière Stéphane, je m'accrochais. Après un passage à un point d'eau, j'ai pris une dizaine de mètres de retard, ce qui a réalimenté mes doutes. J'étais sur le point de leur crier de partir sans moi, mais une petite voix a résonné dans mon cerveau, m'ordonnant de me la fermer et d'aller les rejoindre. Pendant ce temps, mes compères ont eu pitié de moi et ont légèrement levé le pied. J'ai comblé l'écart tranquillement, mais sûrement. Après avoir traversé le pont, j'ai profité du vent favorable pour reformer notre trio et gérer mon énergie. Le 8e km le long du canal m'a paru interminable, malgré le vent de dos. À l'approche de l'autre pont, Maxime nous a avertis que nous allions descendre une petite côte, puis affronter un vent de face pour environ 500 m. Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'accrocher dans la courte descente et à me blottir derrière Maxime, et la coalition vent-fatigue m'a frappé de plein fouet. J'ai senti ramollir la dureté de mon mental, mais avant qu'il ne prenne la consistence du jello, je me suis symboliquement donné un bon coup de pied au cul, j'ai blasphémé et insulté Éole et je me suis battu jusqu'à la fin, comme en témoigne tristement la photo ci-dessous. Mon combat et mes efforts n'ont pas été vains. J'ai finalement franchi la ligne d'arrivée en 47:48, ce qui devenait du même coup mon meilleur temps sur cette distance (par plus de 30 secondes). Secrètement, j'ai savouré ce petit moment de gloire. Très satisfait bien sûr de mon tout nouveau MT, mais surtout de mon attitude pendant la course. No pain, no gain, comme disent les Chinois. Seule ombre au tableau, je n'ai joué aucun rôle de mentor pendant la course. Le jeune avec qui je suis jumelé a couru avec un mentor rapide et a franchi la ligne d'arrivée en 43:40. Wow!
Pour le prochain 10 km, je vais voir si un jeune moins rapide pourrait profiter de ma présence. Le coureur en moi est satisfait, mais le mentor est un peu déçu.
5 commentaires:
Quel amusant résumé de ta course! Et franchement, bravo malgré tout... ton meilleur dans ces conditions! Pas faible du tout le maillon faible... ;)
oups: ton meilleur -temps- dans ces conditions...
Salut Éric,
Bravo encore pour ta belle course, dans des conditions pas favorable.C'étais vraiment pas chaud sur le bord du parcour. Souvent on n'es capable de donner l'effort de plus mais on ose pas. Mais regarde aujourd'hui comment tu es content de ta performance A + et moi aussi j'ai été content de te revoir :0).
@ Pascale : Ah, on est toujours le maillon faible de quelqu'un. Heureusement, il arrive que je sois aussi le maillon fort. Ça doit s'équilibrer au bout du compte ;-)
@ Sylvain : Si je me fie à ce que m'ont dit ma blonde et mes filles, vous vous les êtes gelées plus que nous.
Bravo pour ta course et pour ton nouveau record malgré le manque d'entraînement et le froid sibérien. Pour avoir participé au 5 km, je peux confirmer que la météo n'était pas du côté des coureurs...
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