Depuis la parution de l'article de La Presse, j'ai entendu de nombreux commentaires, en très grande majorité positifs. Il y a toutefois un bémol. Les principaux intéressés, les marathoniens en herbe, ont eu tout un éventail de réactions, allant de la fierté à l'indignation. Bien sûr, certains étaient très heureux de se voir la binette dans le journal, mais pour d'autres, le malaise était évident. Dans un petit groupe, la discussion allait bon train : On passe pour des loosers, des pas bons... Ils se relançaient les uns les autres, allant même jusqu'à prêter à la journaliste des propos qui n'apparaissent aucunement dans le texte.
Qu'ils aient tord ou raison, une question se pose : dans la guerre des perceptions, avons-nous perdu une bataille? Sans le vouloir bien sûr, avons-nous favoriser l'étiquetage de ces jeunes? L'article reflète-t-il un point de vue un peu bourgeois? Le titre « Courir pour s'en sortir » et les termes « défavorisés » ou « en situation de grande vulnérabilité » réussiront-ils à effacer en quelques jours les résultats des discours que nous tenons depuis l'automne sur la motivation, la persévérance, la détermination et l'estime de soi? Honnêtement, je ne crois pas, mais une stratégie sera nécessaire pour rattraper la situation et rétablir des perceptions positives. Il faut à nouveau braquer notre attention et celle des jeunes sur les fruits de leur entraînement, leur progression et leurs succès personnels.
Le problème est que je ne vois pas comment nous aurions pu prévenir cette situation. La clientèle cible d'ÉDLC, ce sont les jeunes à risque. Et puisque le parcours et le profil de chaque jeune sont différents, l'étiquette du « jeune à risque » colle plus ou moins selon le cas. Et dans certains cas, elle ne colle pas du tout! Dans la cohorte 2009-2010, nombreux sont les jeunes qui ne courent pas pour s'en sortir. Ils courent pour relever un défi et parce que les mentors ont su leur transmettre le plaisir de la course. Si nous réussissons à tirer du lit entre 10 et 15 ados tous les dimanches matins pour aller courir, il ne fait aucun doute qu'ÉDLC rejoint ces jeunes de façon très positive.
La solution? Peut-être simplement éviter de qualifier les jeunes et d'insister sur les objectifs du projet et sur la progression et les succès personnels des jeunes. Finalement, il faut choisir les bons mots.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire