ÉDLC - 2e dimanche dynamique

Décidément, il y a des jours où il fait bon de se lever. Hier matin, j'ai vécu toute une série de beaux moments. Tout d'abord, il faisait un temps magnifique. Lorsque j'ai traversé le Parc Maisonneuve, Galarneau se levait tranquillement en prenant appui sur le mat du stade. Fidèle à mon habitude, j'ai descendu la pente menant à la porte marathon, histoire de bien visualiser l'objectif, puis je me suis faufilé entre ses masses de béton jusqu'au CPC. Avec déjà 7 km dans les pattes, mon réchauffement était fait, mettons.

À l'intérieur, l'ambiance était particulière. Les jeunes recevaient leurs vêtements de course. Un pantalon, un coupe-vent, des sous-vêtements, un chandail à manches longues, des gants, une tuque, etc. Les réactions varient. Certains affichent sans gène leur joie. D'autres prennent possession de leur ensemble en feignant l'indifférence ou en se plaignant de la couleur des vêtements. Ah, l'adolescence...

Belle visite ce matin. Un jeune de 16 ans qui a couru le marathon d'Ottawa l'an passé en 3 h 30 est venu nous parler de son expérience. Ses entraînements, le mur rencontré entre le 30e et 35e km, la fierté de franchir la ligne d'arrivée. Les jeunes n'ont pas posé de questions, mais ils ont écouté attentivement. Je vais essayer jeudi de savoir un peu ce qu'ils en ont pensé.

Le programme d'entraînement prévoyait 40 min de course. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé, mais il est évident qu'il faudra répartir les jeunes en différents groupes selon leurs forces parce que nos gazelles commencent à royalement s'emmerder. De retour au CPC, ma montre indiquait 6,5 km.

Après le départ de jeunes, deux intervenantes nous ont brossé un portrait général du contexte dans lequel vivent les jeunes du projet pour nous sensibiliser et nous aider à comprendre les comportements potentiels qui pourraient avoir une incidence sur les relations jeune-mentor. Ouf, pas évident. C'était très intéressant, mais également troublant et insécurisant. Plusieurs mentors ont verbalisé des inquiétudes et la crainte de ne pas être suffisamment outillés pour composer avec certaines situations. Mais heureusement, on ne nous demande pas de nous improviser intervenant, TS ou psy. Comme mentor, nous sommes des accompagnateurs, nous sommes là pour porter attention, écouter, encourager et conseiller. Ce rôle tout simple est la base de tout. Les intervenantes nous ont dit que, chez certains jeunes, le projet a déjà une incidence positive. Certains détails à nos yeux sont en fait d'immenses victoires pour ceux et celles qui oeuvrent quotidiennement auprès de cette clientèle. Cette présentation nous a ouvert les yeux sur une réalité dont nous connaissons tous l'existence. Mais, cette fois, il ne s'agissait pas de statistiques ou de gros titres dans un journal. Le ton n'était ni larmoyant ni revendicateur. La réalité dans toute sa simplicité et sa dureté. Un rappel important et nécessaire et une confirmation de la pertinence du projet.

C'est avec la tête pleine de toutes ces idées et réflexions que je suis retourné en jogguant jusque chez moi. Un autre 7 km pour un total de 20,5 km. Un avant-midi décidément très bien rempli!