mercredi 15 octobre 2014

La Montagne noire avec un gros chien noir

Dimanche du long congé de l'Action de grâces, stationnement du lac du Rocher. Objectif : sommet de la Montagne noire par le sentier de l'Inter-Centre. Il fait 2oC. À la sortie du chalet, tout était givré. Le grand champ scintillait de partout alors que le soleil s'étirait lentement derrière la montagne.



Il est tôt, le silence habite toujours la forêt, mis à part le crissement de l'herbe et des feuilles givrées sous mes pieds et le tintement de la médaille de ma compagne du jour, le gros chien noir que je garde pendant le voyage de ses maîtres.

Pas de montre ce matin, la pile a rendu l'âme et j'ai laissé le câble en ville... Pas de photos non plus, même raison...

Le peak des couleurs est déjà passé. Les feuillets brunâtres couvrent le sol et cachent les flaques d'eau et de boue. De toute façon, une fois les chaussures bien imbibées d'eau, plus besoin d'essayer d'éviter les sections bien humide du sentier. D'ailleurs, ma compagne au pelage noire ne s'en formalise aucunement. On s'éclabousse mutuellement à chaque trou d'eau.

Le sentier est assez régulier et se court bien. Très forestier, peu de réels beaux points de vue, mais plein de petites beautés simples. Bref, j'aime ce sentier, si peu fréquenté en ce dimanche matin que j'ai laissé ma compagne se promener à sa guise. Très disciplinée, elle s'est rarement éloignée à plus d'une vingtaine de pieds.

Arrivé au sommet, toujours rien de spécial à signaler... Un petit bout du Lac de la Montagne noire au loin, tout au plus. Une petite collation et hop! on descend. Au total, une quinzaine de km dans une température automnale parfaite. Si près du chalet, pas de raison de s'en priver!

samedi 6 septembre 2014

Courte sortie au Trou du Diable

Petite virée à Shawinigan pour profiter du long congé de la fête du Travail. Pendant la visite de la Cité de l'énergie, un sympathique guide nous a parlé du Trou du diable, nom donné à cette large et profonde cuvette rocheuse située aux pieds des chutes de Shawinigan. Dans la grande tour, on voyait très bien ce grand trou, et un peu plus loin, caché dans les arbres, un belvédère. Qui dit belvédère qui normalement sentier pour s'y rendre. J'allais le trouver.

Le lendemain matin, avant que la petite famille ne se réveille, je suis donc parti explorer les environs. Finalement c'était tout près, dans un autre secteur du Parc de l'île Melville. Un coup d’œil rapide à la carte, et hop dans le sentier. Tout de suite, le plaisir retrouvé de courir en forêt. Trop peu de sentiers pour moi en 2014, beaucoup d'asphalte avec la gang d'Étudiants dans la course... Ça me manque de toute évidence...


Faute de temps, je n'ai pas pu m'éterniser. Après le belvédère, retour vers le camping pour le déjeuner en famille. Faudra revenir dans le coin pour découvrir un peu plus ce petit parc, mais aussi pour me mesurer aux sentiers du Parc de la Mauricie dont on me dit le plus grand bien. Et après une belle journée de plein air, bien se réhydrater à la microbrasserie Le Trou du Diable!

dimanche 2 juin 2013

XTrail Sutton 2013 - Premier DNF

Sur la 10 en direction de Montréal, j'ai récrit ce billet des dizaines de fois dans ma tête, tiraillé entre la déception et le sentiment d'avoir pris la bonne décision.

Je suis évidemment déçu. Quand j'ai vu les coureurs la médaille au cou, j'ai eu un pincement au cœur. Pas pour moi cette fois-ci.Ce matin devant mon ordi, je me dis que j'aurais dû pousser un peu plus, mais dans le feu de l'action, j'ai opté pour la solution la moins souffrante, du moins physiquement...

Pourtant tout avait bien commencé. Dans la longue première montée, je me souviens de m'être dit « Déjà 3 km! ». Après 5 km, on amorce la descente. Les jambes sont alertes. Plein de racines, des roches, de boue. Mes sensations sont bonnes. Je suis positif, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Le retour en mode ascension a toutefois été dur. Je me retrouve dans un petit groupe. On parle peu. Pas de blagues. Dans un nouveau raidillon, on entend des soupirs, des grognements, parfois même quelques blasphèmes. La sueur dégoutte au bout de la palette de ma casquette. Ma détermination s'effrite à mesure que passent les courbes de niveau.Vers le 11e km, coup de grâce... Un gentil bénévole m'annonce qu'il reste moins d'un km de montée et que j'ai fait la moitié du trajet. Moitié... Dans ma tête, je ne vois qu'un verre à moitié vide. Ma volonté laisse place à une grande lassitude. Le gentil bénévole, en voyant mon air décrissé, me dit doucement « Vous savez, il n'y a pas de honte à abandonner, surtout dans ces conditions ». Le doute s'installe, et tout dégringole dans ma tête en quelques minutes. Entretemps, une fille arrive à l'intersection et décide d'abandonner. Nous sommes à moins de 2 km du chalet Alt 520 où des gens peuvent nous raccompagner au point de départ/arrivée de la course. Deux fils se touchent dans mon cerveau, et je quitte le trajet de la course. Dans sa radio, le bénévole annonce « Dossard 141, abandon ». Mon destin est scellé. Et je dois confesser que sur le coup, je ressens un grand soulagement.

Pour redescendre, nous empruntons une partie du trajet du 10 km. J'y croise un gars qui n'a vraiment pas l'air bien. Il semble complètement vidé. Je lui propose de s'assoir un peu et lui demande s'il a avec lui de quoi manger. Besoin urgent de glucides. Je lui refile une barre de fruits, des pastilles de sucres et d'électrolites et beaucoup d'eau. Graduellement, il reprend des couleurs. On marche ensemble jusqu'au poste de ravitaillement. Il se sent mieux et reprend la course. Tant mieux... je me console un peu en pensant que j'ai pu aider quelqu'un à se rendre jusqu'au bout.

De retour à Montréal, un petit arrêt à mon super dépanneur pour m'acheter une dose de réconfort. Comme pour conjurer le sort, j'arrête mon choix sur la Coureur des bois des Frères Houblon, une bière ambrée, double fermentation, et un sac de chips.

Entre une poignée de chips et une gorgée de bière, la conclusion toute simple s'est révélé. Je dois retourner courir rapidement pour me mettre des km dans les pattes mais surtout pour éviter que mon abandon d'hier mine ma confiance en vue du Ultimate XC.

S'il peut juste arrêter de mouiller...